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Page:Léo Taxil - La confession et les confesseurs.djvu/26

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LA CONFESSION

élevées. Ils ne dirent plus : « Je t’absous autant que je le peux » ; ils dirent tout catégoriquement : « Au nom des pouvoirs que m’a délégués Dieu en trois personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, je t’absous. »

Je serais bien curieux — et vous aussi, n’est-ce pas ? — de voir de près ces fameux pouvoirs, et d’examiner simplement la signature du notaire qui en certifie l’authenticité.

Mais les moines ne furent pas aussi exigeants vis-à-vis de leurs abbés. Ils auraient pu dire au Père supérieur : « Mon ami, avant de donner l’absolution aux autres, tâche de te faire absoudre toi-même ; » mais non ! ils aimèrent mieux être confessés et devenir à leur tour confesseurs.

Il est si agréable de savoir les secrets des ménages, de connaître dans leurs plus grands détails les péchés des jeunes filles, — et encore les confesseurs qui s’en tiennent là ne sont pas les plus dangereux. Ils sont des indiscrets, et voilà tout ; mais au fond des confessionnaux il n’y a pas toujours que des indiscrets. Le plus souvent ces antres de la superstition renferment des exploiteurs du crime et des séducteurs obscènes.

Le R. P. Martène, un bénédictin qui vivait au commencement du xviiie siècle, raconte, dans un livre intitulé les Rites de l’Église, que Mmes les abbesses confessèrent pendant très longtemps leurs