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ET LES CONFESSEURS

Par le sacrement de pénitence, c’est-à-dire par la confession, le prêtre pervertit de bonne heure l’esprit des enfants, pénètre les mystères des alcôves, intrigue, escroque, séduit les jeunes filles et mortifie les maris sans que ceux-ci aient jamais le droit de se plaindre.

Dans la haute société, dans ce qu’on est convenu d’appeler le grand monde, les dames ne se contentent pas d’avoir un confesseur, — il leur faut, par dessus le marché, un directeur de conscience. Le confesseur n’est plus qu’en sous ordre : madame lui débite à la sacristie tout ce qu’elle veut. Le directeur de conscience, lui, a ses grandes et petites entrées à la maison ; il est l’ami par excellence de madame, il dirige toutes ses actions, il a sur elle un empire absolu.

Le métier de directeur a toujours été très bon en France ; mais en Italie et en Espagne surtout, c’est un état. Ce titre est une sauvegarde, même contre le mari.

Le directeur entre ; il bénit en passant le débonnaire époux ; il marche à l’appartement de madame ; il laisse ses sandales ou ses babouches en dehors ; il ferme ou ne ferme pas la porte ; ces sandales sont les colonnes d’Hercule, défense de les passer. Il est démontré que madame est en conférence avec le Saint-Esprit.

Un mari espagnol, qui se gardait bien de dire,