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LA CONFESSION

mais qui pensait que le Saint-Esprit a fait jadis une espièglerie notoire, — ce mari, nous raconte Voltaire, perça un trou au-dessus de l’appartement de madame, curieux de savoir ce que le Saint-Esprit faisait avec elle.

Il vit… Je ne sais trop ce qu’il vit, mais il se fâcha et très fort. Il descendit armé d’un bâton, passa bravement les colonnes d’Hercule et chassa le directeur en lui frictionnant vivement l’omoplate.

Après quoi, il rentre chez madame, l’accable de reproches, et en marchant de long en large, selon la coutume des hommes exaspérés, il s’embarrasse les pieds dans une culotte qui n’était pas la sienne, ni celle du Saint-Esprit. — Pièce de conviction qui alimente sa colère pendant une bonne heure ; pendant une bonne heure il exhale son courroux, gesticulant avec la culotte, faisant de grands bras, proférant des blasphèmes épouvantables contre madame et contre le Saint-Esprit ; et, durant ce temps, une procession marchait bénignement et vint s’arrêter à sa porte. — Le chef du couvent voisin marchait en tête et dit au mari stupéfait :

— Nous possédons dans le trésor de notre monastère la culotte de saint Pancrace, qui guérit de la stérilité les femmes qui la baisent. Frère Boniface, dans un accès de zèle l’a soustraite de la sacristie pour la faire baiser à madame ; rendez-nous la culotte de saint Pancrace !