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LES TROIS COCUS


CHAPITRE XIV

AMIS ET CONNAISSANCES DE LARIPETTE


Hyacinthe Orifice, progéniture de concierge, recevait régulièrement le matin sa fessée quotidienne ; ce qui ne l’empêchait pas d’en recevoir une supplémentaire dans la nuit, quand Mme Agathe, obligée de se lever pour faire de la tisane à son mari, constatait que l’héritier présomptif s’était oublié dans son lit.

C’est ce qui était arrivé le soir où Néostère Paincuit, accompagné de Bredouillard, offrit un bock à Laripette à la brasserie d’en face.

Cette journée fut remplie d’événements, comme nous l’avons vu. Il n’y eut pas jusqu’à la colonelle qui n’éprouvât son incident. Ainsi que chacun a dû le penser, la veille au soir, Campistron s’était empressé de raconter à Pauline son exploit.

— Tu sais, lui avait-il dit après avoir congédié Laripette, ce nouveau locataire a un amour dans la maison…

— Ah ! ah ! dit Pauline intriguée.

— Oui, tantôt, en tirant son mouchoir, il a laissé tomber de sa poche une carte de visite…

— Que me dis-tu là, Bonaventure ? Une carte de visite ?

— De madame Paincuit…

— Ah bah !

— Et, au dos, il y a un rendez-vous pour demain trois heures…

— Et tu as lu ce billet doux ?

— Parfaitement… et j’ai bien vu que c’était de la plumassière… Il n’y aurait pas eu son nom au dos du poulet que j’aurais compris quand même d’où cela venait…

— Tu connais donc l’écriture de Mme Paincuit ?

— Non… Mais la logique, que diable !… On n’est pas une bête… Ce n’est pas pour le roi de Prusse que ce garçon est venu s’installer ici… sans marchander… Il le paye beaucoup plus cher qu’il ne vaut, son appartement… Je fais le pari