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LES TROIS COCUS

mandé… Vous m’excuserez, si je ne suis pas encore allé vous voir… Une bronchite aiguë m’obligeait à garder la chambre…

— Oui, je sais, vous êtes chez les demoiselles Duverpin en qualité d’aumônier. À propos, vos papiers que vous m’avez envoyés… il m’est arrivé un accident… Dans un omnibus, un filou, sans doute, m’a volé le portefeuille où je les avais renfermés…

— Vous n’avez plus mes papiers ?

— Non, mon cher… Mais, espérons-le, avec l’aide de Dieu et surtout de la police, nous les retrouverons quelque jour…

— Fichtre ! c’est bien ennuyeux…

— À qui le dites-vous ?… Ce portefeuille contenait encore des lettres et des notes à moi personnelles, que je ne pourrai jamais remplacer…

Le faux Groussofski avait promis de son côté de se livrer à des recherches. Dès ce jour, il fut l’ami de Chaducul.

Et Églantine ? allez-vous me dire.

La pauvre fille a bien du tracas, croyez-le. Pensez donc. Elle a sur le dos nos deux prêtres paillards, Huluberlu et Romuald. Le vicaire, heureux d’avoir été initié aux mystères des Maçonnes de l’Amour, en a témoigné sa reconnaissance à son curé en lui cédant la moitié de ses droits sur sa nouvelle pénitente, de telle sorte qu’Églantine reçoit des absolutions des deux côtés. Heureusement, elle a une forte constitution et est capable de tenir tête à un régiment de confesseurs.

Le plumassier, lui, est du plus en plus convaincu qu’il est nu magnétiseur de première force. Seulement, il n’a jamais pu trouver d’autre sujet que Laripette, et encore Laripette ne veut pas toujours se prêter à ses expériences.

Notre ami Robert prétend que le sommeil magnétique nuit énormément, à sa santé. Il a été, affirme-t-il, très fatigué à la suite de la première séance dans laquelle il a révélé au mari de Gilda l’existence, jusqu’alors inconnue, d’un trésor dans une cave.

Paincuit veille précieusement sur ce « cher Laripette ».

Il l’invite sans cesse à dîner et lui fait toujours servir les mets les plus exquis, les morceaux les plus délicats. Tout le meilleur de sa cave est à la disposition de son sujet.

Le plumassier est travaillé par cette idée du trésor qu’il découvrira dans la compagnie d’un nègre.

Mais quand lui’-sera-t-il donné de rencontrer ce nègre ?…

D’autre pari, Laripette continue, comme vous pensez bien,