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LES TROIS COCUS


CHAPITRE XXVI

OÙ LE LECTEUR REVOIT PÉLAGIE


— Parbleu ! c’est Pélagie ! s’était écrié Laripette, tandis que le faux Groussofski débitait son exorcisme.

Ce qui avait fait pousser cette exclamation à notre ami Robert était sans rapport direct, ni même indirect, avec l’opération de Scholastique, puisque le lavement à l’eau de Lourdes s’administrait rue Copernic, tandis que l’exclamation du propriétaire de Pélagie était poussée boulevard Saint-Michel.

Il n’y avait, dans ces deux faits, qu’une simple coïncidence de jour et d’heure.

Laripette lisait un journal.

Ses regards étaient tombés sur le fait-divers suivant :

« Une autruche merveilleuse. — Le Sentinelle de Tarbes signale le passage, dans le département des Hautes-Pyrénées, d’une troupe de saltimbanques nomades qui exhibent une autruche réellement remarquable. Cet animal, paraît-il, accomplit des tours étonnants. Fumer la pipe ne lui est qu’un jeu… »

Etc., etc., etc.

Robert n’avait pas eu besoin d’en lire davantage.

Il descendit comme une trombe chez le père Orifice, et, lui mettant les deux poings sous le nez, il lui dit :

— Scélérat de portier ! tu n’as pas tué Pélagie, mais tu l’as vendue à des saltimbanques ! dis-moi le nom du receleur ou je t’étrangle !

Le père Orifice regarda Laripette d’un air hébété, puis il se mit à aboyer.

Le locataire de l’entresol, voyant qu’il ne pourrait rien tirer de ce concierge abruti, lui allongea un renfoncement sur sa barrette en velours et regrimpa chez lui.

Là, il s’enferma dans sa chambre et se promena longtemps, s’abandonnant à de nombreuses réflexions…

…Il ne s’était pas trompé ; c’était bien Pélagie.

Elle avait suivi, comme on sait, quelques Zoulous, ses

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