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LES TROIS COCUS

Au surplus, comme l’essentiel était pour lui de savoir d’une manière précise où se trouvait l’animal, notre ami Robert se soucia peu de laisser Pélagie une nuit de plus au pouvoir des saltimbanques.

Seulement, le lendemain matin, dès la première heure, il se rendit auprès du brigadier de gendarmerie, et lui exposa son cas.

Le brigadier remplissait à Argelès les fonctions de chef suprême de la police. Il écouta complaisamment le récit de Robert, tout en lançant des œillades assassines aux trois dames qui l’accompagnaient.

Les droits de propriété de Laripette ne laissaient aucun doute. Il avait pour lui le témoignage très affirmatif de Mme Paincuit, de Mme Campistron de Bellonnet, une colonelle, et de Mme Mortier, épouse d’un président au tribunal de Paris. En outre, notre homme soumit au brigadier un document concluant : la copie de l’assignation qu’il avait reçue de son propriétaire, pour entendre prononcer la résiliation du bail à cause de l’autruche.

Athanase Perrimet fut mandé auprès du brigadier, qui recommanda à ses pandores d’amener aussi Pélagie.

L’intelligente bête se précipita de nouveau vers son maître aussi qu’elle l’aperçut, et le brigadier déclara que « la confrontation » avait complètement fait la lumière.

En conséquence, le saltimbanque fut mis en demeure de restituer l’autruche à Laripette.

Inutile d’ajouter qu’Athanase s’exécuta, mais en rechignant.



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