— Sur le Cours… lieu d’aisance…
— En face les Délices de l’Orient…
— Délices de l’Orient… Continuez… Où est la conspiration dans tout ça ?
— J’y arrive, général… Le cordonnier, le poète aux violettes, voudrait épouser la demoiselle du lieu d’aisance…
— Très bien, je comprends… Seulement, le père s’y oppose ?…
— Mais non, général, je ne dis pas cela…
— Ça ne fait rien… Les pères s’opposent toujours quand on leur demande leurs filles en mariage… Je sais ce que je dis… Comment l’appelez-vous, ce cordonnier qui veut épouser le lieu d’aisance ?
— Pharamond Le Crêpu…
— Bon… J’écris… Pharamond… Pourquoi s’appelle-t-il Pharamond ?
— Dame, général… sans doute parce que son père…
— Ah !… il a donc aussi un père, ce Pharamond Le Cornu ?
— Certainement, général…
— Pourquoi ne le disiez-vous pas ?
— Mais, général, ce détail n’a pas d’importance…
— Comment ! cela n’a pas d’importance ?… C’est l’essentiel… Et le père Le Cornu, est-ce qu’il autorise le mariage de son fils Pharamond avec le lieu d’aisance ?
— Je n’en sais rien, général…
— Il aurait fallu s’en informer.
— Je vous répète, général, que cela ne fait rien à l’affaire… Et puis, ce n’est pas Le Cornu, c’est Le Crêpu…
— Qu’est-ce que vous me chantez, à présent ?… Alors, ce n’est pas son père ?
— Plaît-il ?
— Si le fils s’appelle Pharamond Le Cornu et si le père s’appelle Le Crêpu, c’est que votre cordonnier n’est pus le fils de son père…
— Mais, général, je ne vous ai pas dit que le fils s’appelait Le Cornu… Je vous ai dit : Pharamond Le Crêpu…
— Cela ne change rien à mon raisonnement ; la chose est renversée, mais c’est la même chose… Nous disons donc que c’est le fils qui se nomme Le Crêpu… Le Crêpu Pharamond… C’est bien cela, cette fois ?
— Oui, général…
— Où est la conspiration ?
— C’est au sujet du bal…
— Quel bal ?