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L’HÉRÉDO.

fragile, notamment aux tournants climatériques et critiques, où pleuvent surtout en lui les fantômes héréditaires. Sans doute, la rencontre d’une de ces figures — animées ou inanimées — et de l’instinct génésique, grand fabricateur de réflexes et d’automatismes, peut lui infliger, dans l’adolescence, ou l’âge mûr, ou au penchant de la vieillesse, une habitude vicieuse, susceptible de ronger et de détruire son existence, une tare extraordinairement tenace. Mais si la cause de tels accidents, trop souvent funestes, est bien celle que j’indique ici — et j’ai tout lieu de croire qu’il en est ainsi — le traitement moral approprié est possible et la guérison, plus ou moins lointaine, est certaine.

Mes lecteurs peuvent ainsi se rendre compte que je ne sépare point l’examen critique des profondeurs de la personnalité humaine de l’intervention thérapeutique dans les troubles de cette personnalité, que je ne sépare point l’interprétation doctrinaire de l’action. Ce sera tout le mérite de ce petit livre que d’apprendre à ne pas subir des diminutions ou des maux, qui peuvent et doivent être combattus. Après avoir regardé,