Page:Léon Daudet – L’Hérédo.djvu/203

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
195
DANS LES PROFONDEURS DU SOI.

tions, contractures, spasmes généralisés, phénomènes divers, jadis attribués à l’hystérie. L’explication en est simple. À l’appel de l’instinct génésique, très souvent dans le voisinage de la puberté, les hérédismes ont assailli et recouvert le soi jusqu’à l’obnubiler presque complètement, moins la frange déjà décrite. L’effacement, le retrait, l’évaporation de ces hérédismes, amènent le réveil du soi et la dépense brusque et théâtrale de l’énergie nerveuse accumulée. Mais, faute d’un traitement psychoplastique approprié, l’instinct génésique agit de nouveau et de nouveau le soi s’obnubile. La clinique corrobore ainsi ce que nous savons du drame intérieur.

Le soi improvise et induit. Il est, grâce à l’initiative créatrice, le père des grandes découvertes primordiales : le feu, la charrue, le vin, la voile, le pain, la route, la loi. Ces découvertes, mères elles-mêmes d’autres découvertes, participent de la pérennité du soi. Elles touchent à l’essentiel de l’être. Elles ne sont ni modifiables, ni remplaçables. Plus l’homme est soi, plus il est en puissance d’invention, d’ingéniosité, d’improvisation, et plus aussi ses inventions sont transmissibles