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L’HÉRÉDO

et durables. Au lieu que, si certains hérédismes mènent à des découvertes partielles, à des thèses séduisantes, ces découvertes aboutissent à des culs-de-sac, ces thèses sont caduques et maîtresses d’erreurs. Le moi, qui tient une lanterne, est le premier à trébucher dans les fondrières. Le soi diffuse une lumière douce de reviviscence, véritable soleil intérieur, qui féconde autour de lui et dore de nombreuses moissons intellectuelles. Toutes les marottes scientifiques et littéraires sont des issues ou des dérivations du moi, chargées d’hérédismes de toute sorte et comme des cristallisations d’humeurs psychiques. Leurs porteurs s’attachent et s’entêtent à elles d’autant plus qu’ils devinent leur fragilité. Broca et Charcot avaient érigé en dogme anatomo-clinique cette théorie des localisations cérébrales, aujourd’hui totalement détruite par les faits et abandonnée, qui réduisait l’immense problème du cerveau humain, — fragment lui-même du beaucoup plus immense problème de la pensée humaine — à un tableau de sonneries dans une antichambre. Le fameux schéma « de la cloche », par lequel Charcot expliquait faussement les diverses formes de