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LE RÉVEIL DES HÉRÉDISMES

rait en être autre que celle que j’indique ici. On a dit : la nature s’est trompée. Sans doute, mais dans l’immense majorité des cas, l’erreur de la nature est due à un accident d’autofécondation, tel que celui que j’ai décrit plus haut, coïncidant avec la fécondation normale, la troublant et conjoignant, ainsi que dans le mythe aristophanesque au Banquet de Platon, deux principes sexuels de même nom, pour la formation d’un anormal, d’un inverti.

Je suppose, pour fixer les idées, que les éléments du moi de A, principe paternel, et ceux du moi de B, principe maternel, concourent à la formation de C, individu du sexe masculin. Puis que, peu après la naissance, dans une période de fragilité héréditaire, au moi paternel se soit substitué, par autofécondation, un ancêtre féminin. Ce dernier renforcera, en C, le principe féminin maternel B et féminisera C. Au lieu que, inversement, si C est du sexe féminin, et si c’est en B, principe maternel, que se fait une substitution masculine ancestrale, peu de temps après la naissance, C se trouvera masculinisé. De sorte que l’origine vraie de l’aliénation morale ou inversion, et de ses terribles ravages, doit