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L’HEREDO.

la syphilis. Cela alors que le soi, échappant à l’hérédité, leur demeure naturellement et par définition impénétrable. Le mode de cette transmission spirillaire et bacillaire est inconnu, et le sera sans doute longtemps encore. Quelles alliances le tréponème contracte-t-il avec le propagateur anatomique de la race, dont il possède l’agilité, le perçant, la force brisante. C’est un des mystères de l’embryologie. Nous savons seulement qu’il se transmet à travers deux, trois générations et qu’il est capable d’altérer le moi, d’amplifier ou d’activer en lui tel ou tel élément héréditaire, de modifier l’être en un mot. Les exemples de cette altération du moi sont innombrables et relatés dans tous les traités techniques, ceux notamment des Fournier, père et fils, monuments de science et de sagesse. Il m’est impossible, et il serait trop long, de noter ici mes références. J’écris pour les maîtres et pour les élèves déjà formés, non pour les débutants, ni les ignorants.

Le rêve, principalement le rêve émotif, où le dormeur est acteur et non spectateur, peut agir aussi comme fixatif des empreintes héréditaires. Chez les hérédos, il se mêle à la réa-