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Page:Léon Daudet – La vie orageuse de Clemenceau.djvu/168

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LA VIE ORAGEUSE DE CLEMENCEAU

en guerre civile, comme au temps des guerres de religion.

À la faveur de l’Affaire, Clemenceau et Jaurès, que tout opposait, firent la paix, une paix boiteuse. En effet, on lit dans les Œuvres complètes de Jean Jaurès (tome VII, page 64) :

Le 11 février 1909, alors que Clemenceau était président du Conseil, Jaurès disait à la Chambre :

« Il y a une revue anglaise, The Forinighily Review, que M. le président du Conseil connaît bien, où il a beaucoup d’amis ou en tout cas beaucoup d’admirateurs. Cette revue, l’autre jour, dans un article important, examinait les chances respectives de la France et de l’Allemagne dans un conflit éventuel, et disait : « l’Allemagne a 60 millions d’habitants, la France n’en a que 40… mais elle a M. Clemenceau ! »

« Et elle ajoutait : « Il sera dans un conflit possible un des plus grands ministres de la Guerre qu’ait vus l’Histoire. » ( Rires.)

« Je signale à son voisin de droite, M. le ministre de la Guerre, cette redoutable concurrence. » (Nouveaux rires.)

Ce jour-là les députés riaient. Aujourd’hui c’est l’Histoire qui rit…., après avoir pleuré perdant quatre ans.

À la sortie d’une des audiences du procès Zola, quelqu’un dit à Clemenceau, attaqué le matin dans La Libre Parole :

— Et alors, monsieur Clemenceau, on ne se bat plus ?

— Monsieur, repartit le rédacteur en chef de. l’Aurore, aujourd’hui on discute. Demain on se battra.

Ce duel avec Drumont, aux conditions sévères,