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LA VIE ORAGEUSE DE CLEMENCEAU

questions de personnes ! Je ne les connais pas. Je ne les connaîtrai pas ! (Vives interruptions à l’extrême gauche.)

Je n’ai rien fait contre vous. Je ne ferai rien contre vous ! Alors pourquoi toutes les fois que je fais un acte, m’accusez-vous de combattre la classe ouvrière ? La vérité est que vous ne trouvez pas à mordre sur ce gouvernement, mais vous ouvrez cependant les mâchoires et vous les refermez !

Quant à nous, nous ne sommes pas au pouvoir pour assurer le triomphe d’un parti : nos ambitions sont plus hautes : elles visent à sauvegarder l’intégrité de l’héroïque moral du peuple français. Chacun de nous a aujourd’hui le droit de dire : « Je suis le fils d’une vieille et belle histoire ; je suis le fils d’un peuple qui a pensé, a écrit, a agi, et nos petits-neveux penseront, écriront, agiront de même. » Voilà pourquoi je suis au gouvernement.

Vous voulez la paix ? Moi aussi. Il serait criminel d’avoir une autre pensée. Mais ce n’est pas en bêlant la paix qu’on fait taire le militarisme prussien.

Ma formule est la même partout. Politique intérieure ? Je fais la guerre. Politique étrangère ? Je fais la guerre. Je fais toujours la guerre.

Je cherche à me maintenir en confiance avec nos alliés. La Russie nous trahit ? Je continue à faire la guerre. La malheureuse Roumanie est obligée de capituler ? Je continue à faire la guerre, et je continuerai jusqu’au dernier quart d’heure, car c’est nous qui aurons le dernier quart d’heure !

M. André Lebey. — Tout le monde pense de même !

— Pardon. J’ai lu un dialogue où M. Renaudel et M. Longuet n’étaient pas d’accord sur la paix. De quoi s’agissait-il entre vous au Congrès national ?