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LA VIE ORAGEUSE DE CLEMENCEAU

furent, et cependant, par la faiblesse du bon Doumergue, rappelé tout exprès de Tournefeuille, rien ne fut changé, exactement rien. La « profession parlementaire », comme dit Tardieu, continua.

Ludendorff a écrit dans ses Souvenirs de Guerre :

En novembre 1917, Clemenceau devint président du Conseil. C’était l’homme le plus énergique de France. Il avait vécu l’année 1870-71 et était, depuis lors, un des plus fougueux représentants de l’idée de revanche. Clemenceau savait exactement ce qu’il voulait. Il fit la guerre, comprima toute agitation pacifiste et consolida le moral de son pays. L’action qu’il entreprit contre Caillaux montra clairement ce que nous avions à attendre de lui. Lui aussi ne songeait qu’à la victoire et, comme Lloyd George, il eut tout le pays derrière lui. La conduite de la guerre, chez les ennemis, gagna énormément en énergie.

L’ordre du jour de Foch a été cité partout, avec son inversion à la Michelet « D’une gloire immortelle ». Celui de Pétain, moins connu, est, à mon avis, plus pertinent :

Pendant de longs mois vous avez lutté. L’Histoire célébrera la ténacité et la fière énergie déployée pendant ces quatre années par notre Patrie qui devait vaincre pour ne pas mourir.

Nous allons, demain, pour mieux dicter la paix, porter nos armées jusqu’au Rhin. Sur cette terre d’Alsace-Lorraine qui nous est chère, vous pénétrerez en libérateurs. Vous irez plus loin, en pays allemand, occuper des territoires qui sont le gage nécessaire de justes réparations.