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LE MONDE DES IMAGES.

pathogènes, dont rien n’entrave plus le pullulement. La santé est l’état de vigilance étendu au plus grand nombre d’organes possible. Elle est donc héréditaire, comme la plupart des diathèses, et dépend d’un état d’équilibre dans le domaine des personimages et de leurs prolongements.

Il n’est pour ainsi dire aucune maladie, si redoutable soit elle, qui n’offre des exemples d’arrêt, de régression, de guérison spontanée. La médecine officielle explique ces cas, en les qualifiant de bénins, ce qui est répondre à la question par la question. On connaît des tabès bénins, des sarcômes bénins, des tuberculoses et des syphilis bénignes, des diabètes bénins, etc… Je crois plutôt qu’il s’agit là de véritables réveils organiques et fonctionnels, dépendant eux-mêmes de réveils mentaux, dans le domaine des personimages. On sait déjà que la volonté de guérir est pour beaucoup dans ces guérisons, cette volonté qui décroît en général à mesure qu’avance la maladie chronique, de telle façon que la mort coïncide avec un abandon total de l’être par le soi.

Malheureusement ces états de volonté de guérir, aboutissant à la guérison, n’ont pas été méthodiquement observés par leurs bénéficiaires, tout occupés qu’ils étaient à leur lutte intérieure. Ils ont réagi empiriquement, non méthodiquement ; et aucun d’eux, à ma connaissance, n’a laissé un résumé psychologique de ses efforts mentaux ou moraux et de leur technique. Ajoutez à cela cette pudeur spéciale, professionnelle, qui fait que les médecins