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CHAPITRE  X
le sommeil, le rêve et l’élimination
des personimages

Comme les règles des femmes (chaque mois), comme la durée de la grossesse (neuf mois), comme la syncope de la trentième heure (un jour et quart) dans les désintoxications rapides, comme la durée d’évolution de la plupart des maladies fébriles, comme la refonte des cellules organiques (sept ans en moyenne), le sommeil est un phénomène cyclique, périodique, résultat de l’inclusion, dans l’homme, d’un rythme de la nature. Ce rythme est le plus immédiat et le plus manifeste de tous, celui de la gravitation de la terre sur elle-même en vingt-quatre heures. Le sommeil est, dans l’homme, l’involution des ténèbres et du silence de la nuit.

Dans ces ténèbres et ce silence, où le soi éteint incomplètement ses feux, il se manifeste cependant une émanation des personimages, analogue à la phosphorescence, accompagnée parfois de prolonge-