de la conception dramatique et romanesque. Le sujet d’Hernani, de Ruy Blas, du Roi s’amuse est inexistant comme celui des Travailleurs de la Mer et de l’Homme qui rit ; et les personnages qui s’y agitent ne sont même pas de fugitives ombres. À défaut d’humanité, l’auteur aurait pu se préoccuper d’une certaine résurrection historique. Il ne s’en soucie même pas, et le décor vaut la trame qui ne vaut rien. Hugo vivait encore, lorsque tomba à plat la reprise du Roi s’amuse à la Comédie-Française, où Got jouait, sans la moindre fantaisie et avec le plus grand sérieux, le rôle extravagant de Triboulet, le bouffon paternel, pendant de la stupéfiante Sachette, de Notre-Dame de Paris. La scène finale, du sac et de la morte, souleva une immense hilarité, — j’y assistais — qui fit penser que ces prétendues tragédies, jouées en farces, pourraient retrouver quelque faveur. Elles sont en effet un assemblage des verrues de Hugo, sans aucune de ses qualités. Elles prouvent, de façon saisissante, que le grand moitrinaire et assembleur d’images, superbes mais en surface, a passé ici-bas sans regarder personne d’autre que lui-même. La seule œuvre de longue haleine de lui, où soit développé un thème qui ne soit pas un accident, une calembredaine ou une grimace (les Misérables) est directement inspirée de Balzac, et son Jean Valjean n’est qu’une pâle réincarnation de Vautrin.
Trois noms représentent ensuite l’art dramatique, en France, pendant le cours du XIXe siècle : Augier, Dumas fils et Sardou. Le vieillissement précoce de