chèrent d’agir, comme ils l’auraient pu, pour le nettoyage de certaines admirations conventionnelles. Ils enseignèrent le tact et à hésiter. Ils renseignèrent sur le choix. Ils n’apprirent point à rejeter et à haïr le médiocre, l’insincère, ni le nocif, ce qui est pourtant bien utile aux époques troubles. Mieux préservé contre les erreurs du siècle, Lemaître a servi la Patrie. France a versé dans l’absurdité révolutionnaire.
La force se réfugie dans la demi-insanité, chez deux hommes, armés de leurs plumes, que je n’assortis point ici par goût du rapprochement des contraires, mais qui ont en commun leur hérissement, leur savoureuse rage, et un bel emportement verbal : Vallès et Bloy. Vallès est quinteux, Bloy vaticinateur ; Vallès est mauvais, rancunier ; Bloy criard et bonhomme au fond. Ce qui les apparente et les rend sympathiques, c’est qu’au lieu de subir, en railleurs ou en esclaves, le déversement d’insanités politiques, philosophiques et littéraires, qui dégoulinent le long des parois du siècle, ils s’insurgent contre elles, parfois en y participant et (pour Vallès) en les amplifiant. Avec eux, par eux, le lecteur échappe à la fadeur, à la moisissure, au remugle, issus de l’avalanche romantique et du dépotoir naturaliste, sur lesquels flottent la contention douloureuse pour rien, de Flaubert et le rictus béat de Renan. Leurs livres forcenés n’acceptent pas ; ils crient, ils tempêtent, ils menacent et vitupèrent. On leur en est reconnaissant. Ils tranchent sur cette littérature de chambre de malade, de bric--