Page:Léon Daudet - Les morticoles, Charpentier, 1894.djvu/297

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quée au cœur muet, me démontra mon illusion, et je compris qu’il était mort.

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On lui fit des funérailles magnifiques. Sur sa tombe Boridan prononça un grand discours. Il raconta qu’il avait veillé son excellent maître, recueilli ses dernières paroles auprès de sa veuve inconsolable. Rappelant la carrière de savant de Wabanheim, si intègre, si au-dessus de tout soupçon, il le proposa en exemple à la jeunesse morticole : « Quant à nous, ajouta-t-il d’une voix étranglée par l’émotion, nous nous rappellerons toujours les enseignements admirables de ce sage. La statue, qui se dressera bientôt sur une de nos plus belles places, préservera sa mémoire de l’oubli, enseignera son respect aux générations futures. » On admira généralement le tact avec lequel l’orateur avait évité toute allusion à l’Académie et aux attaques de Cloaquol.