Page:Léon Frapié - La maternelle, 1904.djvu/235

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née des enfants préparée par l’hérédité et par le milieu ? Je cherche le sauvetage… un à un, je les considère : Adam est moins turbulent, tant pis.

Gillon a la bêtise plus administrative ; Ducret semble plus rampant et Bonvalot plus aigri : les visages pointus ne gagnent aucune force ; la même fatalité accable Julia Kasen. Et Richard, et Vidal ne sont pas moins affreux. Irma Guépin rit toujours trop bonnement.

Irma Guépin… Qui expliquera l’intuition des enfants ? Qui expliquera surtout la transmission magnétique entre personnes du sexe, quelle que soit la différence d’âge ?

Depuis qu’Irma Guépin est ma préférée, elle a toujours eu ce jeu, le soir, dans l’intimité des quelques enfants restants, de m’embrasser à l’improviste — pour me faire peur — cou, cou ! au — moment où je suis distraite par un autre bambin.

L’autre soir, elle s’est arrêtée en chemin : à un mouvement de mes cils, elle a senti que, si elle m’embrassait à l’improviste, elle recevrait un soufflet.

Cela aurait été infailliblement ! Pourquoi, mon Dieu ? Je me le suis demandé l’instant d’après.

Il n’est pas permis de devenir pareillement intolérante.

J’ai adressé un signe rassurant à Irma.

— Allons, viens sur mes genoux !