Page:Léon Frapié - La maternelle, 1904.djvu/280

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ment sur un départ dramatique de M. Libois, dernièrement. La normalienne m’ayant hélée de haut — de très haut — pour un enfant indisposé, M. Libois aurait fait mine de s’élancer vers la normalienne, vers l’enfant, puis, — brusquement, « pâle comme un mort, » il se serait retiré.

Il n’a pas le cœur solide, pour un médecin, M. Libois !

Le plus étrange c’est que Mme Paulin, ensuite, jubilait et œilladait vers la normalienne avec méchanceté.

Oui, tous les parents ont une façon d’aimer leurs enfants. Je m’étais trompée sur le compte de certaines femmes mollasses, — de nature bovine pour ainsi dire, — en les croyant complètement égoïstes et apathiques, à cause de leur manie de geindre continuellement, d’être toujours en traitement, d’avoir la tête entortillée, le cou raide. Évidemment la grande affaire de leur existence, c’est la conversation sur leur santé, — non pas sur une autre misère, non pas sur leur condition sociale, non ! — sur leur malheureuse santé, sur leurs infirmités féminines, sur leurs grossesses, — mais il ne faudrait pas confisquer un bon point mal à propos à leur enfant !

La mère des deux Pantins est venue, une fois, à la rentrée d’une heure, déclarer véhémentement que, si son aîné ne sortait pas le soir avec sa croix qu’on lui avait retirée le matin, « ça ne se passerait pas comme ça », et elle est restée tout l’après-