Et ses explications ont rembarré mon refus :
— Il est bien entendu, d’après le Règlement, qu’on ne frappe jamais les élèves : aucune punition corporelle. Si l’on nous questionne, ça ne fait pas de doute… Cependant, voyez la directrice, les adjointes… Premièrement, les parents disent : « Cognez, je vous y autorise, » et souvent ils montrent la manière de s’en servir : « Pan ! du pied — pan ! du poing, suivez le mouvement, n’ayez pas peur ! » mais ensuite, il y a un fait : quand un enfant est très misérable, on ne peut pas s’empêcher de taper dessus… Vous verrez vous-même, ma bonne Rose, la main sur le cœur, on ne peut pas… Ça coûte si peu et ça soulage tant !… Il faut connaître l’agacement d’avoir deux cents gamins autour de soi !… Parfois on se soulage sur quelques-uns, pas très méchants, de ne pouvoir taper sur d’autres plus insupportables… On se cache le mieux possible ; la précaution est superflue : les misérables savent leur sort inévitable et les quelques autres qui excelleraient à se plaindre si on les frappait trouvent juste que l’on maltraite de plus malheureux qu’eux… Vous verrez vous-même !
Et ici une digression. À mon tour d’être jugée.
Je n’avais jamais parlé, dans mes notes, de Gaston Fondant, par une sorte de coquetterie. L’ayant un peu adopté, cet enfant, je n’allais pas m’en vanter. Sainte fille, va ! Bonne et modeste, quoi ! Toutes les qualités.
Comédienne !