Page:Léon Frapié - La maternelle, 1904.djvu/93

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marqueterie, en laine sur carton, accrochés au mur ; les tables ; dans un coin, le poêle, dans l’autre coin, l’armoire qui renferme des livres, des cahiers et les fournitures pour le travail manuel, obligatoire tous les jours de trois heures et demie à quatre heures ; de la paille de différentes couleurs pour le tressage, du papier en bande pour le lissage, du carton pour le piquage, des perles, de la laine, etc. Au mur encore, très haut, sur de grandes pancartes, sont représentées des îles, des montagnes, des mers, pour aider l’explication des termes géographiques, puis des plantes, des fruits et des légumes, illustrations des leçons de choses. Voici la classe de la directrice, autant dire ma classe : les cartes murales montrent des animaux ; les tables et les bancs ont la hauteur du « petit banc » cher aux ouvreuses ; l’armoire contient du papier de différentes couleurs (car les tout petits font déjà du pliage compliqué) et des jeux de constructions et des guignols ; il est si difficile d’occuper, d’amuser, de garder assis ces bambins ! J’ai dû apprendre à faire les marionnettes… Ah ! mon Dieu, demain matin, à six heures, mes feux ; pourvu que l’allumage ne rate pas… Pourvu que le temps reste sec ; je n’aime pas manipuler des épaves. Je vois l’arrivée, l’inspection de propreté, la conduite aux cabinets, l’entrée en classe… pourvu que le pain ne soit pas mouillé dans les paniers… pourvu qu’on n’entende pas trop souvent les appels d’alarme : « Rose, venez vite, Chéron saigne encore du nez. — Rose, conduisez Guittard au lavabo… »