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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

a acquise des cinq ordres. Comme les Romains, du reste, il préfère le corinthien et le composite. Au palais Pitti on le voit également remettre en honneur l’appareil à bossages dont l’emploi avait été négligé, mais non abandonné par le moyen âge. Enfin, à l’hospice des Enfants-Trouvés, en 1421, le premier il place un fronton au-dessus d’une fenêtre, décoration qui, après avoir fait fortune dans tous les pays où la Renaissance a pris racine, est demeurée fréquente jusqu’à nos jours.

Plus encore par ses écrits que par les travaux de sa profession, Léon-Baptiste Alberti (1404-1472) fut le continuateur de Brunellesco. Tout entier à l’imitation de l’antiquité et n’admettant pas de compromis, pour guider ses confrères dans la voie où il s’est engagé il compose successivement plusieurs ouvrages, dont le principal, rédigé d’abord en italien, puis traduit en latin sous le titre De re œdificatoriâ (1452), à la demande de Lionel d’Este, ne fut publié qu’en 1485. On y trouve cet aveu qui est tout un programme : « Je n’écris pas seulement pour les artistes, mais encore pour les esprits curieux de s’instruire. » Aussi, l’auteur accorde-t-il presque autant de place à des sentences prises çà et là aux philosophes et aux littérateurs, qu’aux aperçus esthétiques et aux règles de la construction. Il passe en revue les vieilles cités où il a rencontré les restes les plus remarquables : Rome, Ostie, Véies, Tivoli, Alatri, Spolète, Sienne, Ravenne, etc. Comme architecte Alberti s’est distingué surtout dans la construction ou plutôt le rhabillage de cette singulière église de Saint-François, à Rimini, qui, par sa dédicace et son exacte imitation de l’antique, fut un vrai temple païen, le