Page:Léon Palustre - L’Architecture de la Renaissance.djvu/270

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
270
L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

Phal (1530), Ervy (1537-1540), Villemaur (1540-1547), Creney (1557), Laubressel (1560), etc.

Il n’est peut-être pas de région en France, où, sur un petit espace, les types soient aussi variés que dans la région troyenne. L’affranchissement souvent radical des traditions gothiques n’entraîne pas une inféodation complète à l’antiquité ; les architectes demeurent eux-mêmes et savent vraiment trouver. Plusieurs églises, telles que Saint-Nicolas de Troyes, semblent défier toute classification. Les réseaux des fenêtres sont généralement composés d’éléments empruntés aux différents ordres gréco-romains, et les portes, divisées en deux baies, ne se montrent qu’enserrées sous une épaisse archivolte.

Dans le département de l’Yonne, les édifices religieux, moins originaux, moins dégagés que les précédents des procédés traditionnels, présentent en revanche un luxe d’ornementation plus soutenu. À citer en première ligne la belle chapelle du château de Fleurigny (1532), la façade de l’église Notre-Dame, à Tonnerre (1533), le chœur de Neuvy-Sautour (1540), la façade de Villeneuve-sur-Yonne (1575), œuvre de Jean Chériau, la voûte de l’église Saint-Jean, à Joigny (1596), qui porte la signature du même architecte. Puis viennent le chœur et les chapelles de Brienon-l’Archevêque (1535), l’église de Molesmes (1539), le chœur et la tour de Cravant (1550), l’église de Seignelay (1560), l’église Saint-Pierre de Tonnerre (1562 et 1590). À Saint-Florentin, des parties notables du chœur et les façades des croisillons, élevées sous Louis XIII (1611-1622), se ressentent encore pleinement de la Renaissance. Il en