Page:Léon Palustre - L’Architecture de la Renaissance.djvu/306

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
306
L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

Hesse électorale (1610), dite la grande église double, à cause des deux polygones placés bout à bout qui constituent son plan.

Le nombre des églises catholiques, par suite de la Réforme, se trouvant très diminué en Allemagne, et, d’autre part, les ressources manquant aux populations demeurées fidèles au pape, il n’est pas étonnant que le mobilier liturgique ait subi peu de changements durant le xvie siècle. On ne voit pas, comme en Belgique, se renouveler tout à la fois jubés, retables et tabernacles. Cependant c’est bien dans la première catégorie qu’il faut ranger jusqu’à un certain point la magnifique clôture élevée, en 1546, à l’entrée du chœur de la cathédrale de Hildesheim. La partie supérieure, découpée en une série de frontons, fait surtout le plus grand honneur aux maîtres choisis par le généreux donateur, Arnold Freitag.

À défaut d’autres décorations intérieures, les églises tant catholiques que protestantes peuvent montrer un grand nombre de tombeaux. Le plus célèbre de tous, celui de saint Sébald, à Nuremberg, œuvre de Pierre Vischer (1506-1519), n’est qu’une sorte de cage en bronze dont les fines et brunes colonnettes font admirablement valoir la châsse placée à l’intérieur. Bien que ses dimensions soient considérables — 5 mètres de haut, 2m,85 de long, 1m,55 de large, — il doit être considéré comme une pièce d’orfèvrerie plutôt que comme un monument d’architecture.

Au contraire, c’est tout à fait à la dernière catégorie qu’appartient le grand et magnifique tombeau élevé, à Jever, tout près de la mer du Nord, par la piété filiale