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LIVRE III.

de Maria Wiemken (1561-1564). À proprement parler, en effet, le sarcophage disparaît au milieu d’un vaste octogone ouvert, sur chacun de ses côtés, par deux étages d’arcades. Les plus basses, très profondes, forment déambulatoire ou promenoir couvert, et les plus hautes, de deux en deux, sont surmontées de gâbles richement ornés. Sauf au pourtour extérieur, où d’élégantes colonnes se dressent isolément, partout, à chaque angle, devant les pilastres, sont disposées des cariatides. Si nous ne nous trompons, l’œuvre entière, qui est d’une grande originalité, appartient à l’école voisine des Pays-Bas.

D’autres tombeaux occupent également une place d’honneur au milieu de la grande nef, mais aucun édicule ne s’élève au-dessus du massif rectangulaire qui reçoit les gisants. Sous ce rapport, les rois de Bohême eux-mêmes, dans le mausolée commandé par l’empereur Rodolphe II à Alexandre Colins et destiné à la cathédrale de Prague, ont été moins bien partagés qu’un simple chevalier.

Nous ne parlerions pas des tombeaux appliqués contre la muraille, qui sont naturellement les plus nombreux, si l’un d’eux, à Breslau, ne présentait des dispositions toutes particulières. La statue à demi couchée du défunt, Henri Rybisch, au lieu d’être placée à la hauteur de l’œil, se trouve juchée sur un second stylobate en arrière de deux arcades cintrées qui la maintiennent dans l’ombre. Évidemment, l’œuvre a été conçue par un ornemaniste italien, désireux de se faire la meilleure part.

En Suisse et en Allemagne, on trouve un peu par-