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Page:Léon Palustre - L’Architecture de la Renaissance.djvu/319

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LLIVRE III.

sculpture, tout au moins, depuis quelque temps, on pratiquait donc avec succès le nouveau style. Nous pourrions citer encore, dans la grande salle de l’hôtel de ville de Kampen, une cheminée dont le manteau, œuvre de Jacob Colyn ou Colynsz (1543-1545), présente, au milieu-d’ornements de la plus pure Renaissance, différentes scènes de l’histoire romaine.

Vers le même temps, à Utrecht, deux architectes qui mériteraient d’être mieux connus, Sébastien van Noye et Guillaume van Noort, se mettaient, de leur côte, à la tête du mouvement. Avec eux, dans les constructions, les pilastres chargés d’arabesques, les frontons à coquilles faisaient leur apparition. On divisait les façades en grands panneaux, suivant ce que l’on rencontre sur les bords de la Loire, et quelques lucarnes bien étudiées venaient rompre la monotonie des longues toitures. Un dessin de l’ancien hôtel de ville, bâti par le second, bien que ne pouvant pas remplacer l’original disparu, est très curieux à étudier. Il fait voir où en était la Hollande, de 1545 à 1547. Du reste, dix ans plus tard, les choses n’avaient guère changé, ainsi qu’en témoigne, à Dordrecht, le portail de la Monnaie (1555). C’est de la Renaissance comme tous les pays en possédaient déjà vingt-cinq ans auparavant.

L’hôtel de ville de la Haye, au contraire (1564-1565), à quelque point de vue qu’on le considère, est bien à sa date. En outre, chose importante pour nous, il inaugure en quelque sorte le style national, quoique l’architecte, dont le nom n’a pas été conservé, laisse facilement deviner qu’il a travaillé à Anvers, sous Corneille Floris. Le premier étage, avec ses pilastres très