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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

dais ont déployé une habileté merveilleuse dans la combinaison de ces matériaux, souvent diversement colorés, qui arrivent à produire l’effet d’une élégante mosaïque. On peut citer, comme admirablement réussies en ce genre, par exemple, quelques façades de maisons à Oudewater, Dordrecht et Workum. Parfois, la brique fait saillie et donne presque l’illusion d’une moulure. Dans les arcs, elle alterne avec la pierre ; mais les angles extérieurs des édifices et les rampants des pignons la repoussent complètement.

Au nord de l’Europe, il existe un petit pays qui, au point de vue de l’art, est pour ainsi dire une succursale de la Hollande : nous voulons parler du Danemark. Dans certains quartiers de Copenhague, moins les canaux, on pourrait se croire à Amsterdam. Les méthodes ont été importées de toutes pièces et la plus grande servilité règne dans l’imitation.

L’introduction de la Réforme sous Christian III (1526) ne fit que resserrer des liens existant depuis le moyen âge. Mais la Hollande ne pouvait donner dès lors ce qu’elle ne possédait pas elle-même encore. Il faut attendre jusqu’au règne de Frédéric II (1559-1588) pour voir apparaître la Renaissance, qui se développa surtout du temps de son successeur, Christian IV (1588-1648).

Plus qu’en aucun autre pays, l’architecture civile domine en Danemark ; on ne pourrait citer une seule église intéressante et, quant aux tombeaux des deux rois, Christian III et Frédéric II, dans la cathédrale de Rœskilde, tout fait supposer qu’ils sont sortis, tels que nous les voyons, de l’atelier de Corneille Floris, à Anvers. Comme à Saint-Denis, la composition est