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LIVRE III.

divisée en deux étages, il y a des gisants et des priants que gardent, aux angles, quatre grands guerriers revêtus d’une brillante armure.

Le plus ancien monument est le château de Kronborg (1577-1585), à Elseneur. Puis viennent, par ordre de dates, le château de Rosenborg, à l’intérieur même de Copenhague (1610), faussement attribué à l’architecte anglais Inigo Jones, et le château de Frederiksborg, au nord de l’île de Seeland, commencé sous Frédéric II, mais achevé seulement en 1624, par les soins de Christian IV. Ce dernier prince, qui lui-même était très entendu dans l’art de bâtir, avait pour architecte Hans Steenwinkel, d’Amsterdam.

Les trois châteaux dont nous venons de parler n’ont plus rien de l’ancienne demeure féodale. Sur les longs côtés d’un grand parallélogramme que flanquent aux angles des tours carrées et sans saillie, surmontées de pyramides étagées, se détachent des poivrières quelque peu imitées de la basse Allemagne. Des portiques à plein cintre, comme l’entrée principale, courent parfois au rez-de-chaussée. Par une exception peu commune, les fenêtres, divisées verticalement et horizontalement par deux meneaux, sont le plus souvent aussi larges que hautes. Enfin les lucarnes, tout à fait conçues dans le goût hollandais, sont de dimensions relativement médiocres, ce qui a permis d’en multiplier le nombre.

Comme en Hollande, quelle que soit l’importance des constructions, on n’emploie guère que la brique. Mais la facilité étant alors plus grande de se laisser aller à certaines bizarreries, les architectes en ont pro-