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Page:Léon Palustre - L’Architecture de la Renaissance.djvu/36

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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

ne songe guère qu’à se mettre en sûreté derrière les murailles du château, véritable Coucy italien, dont la République ambroisienne ne laissa pas pierre sur pierre, mais qui fut, peu après, reconstruit et agrandi par François Sforza (1450-1466). Nous avons vu que Filarète fit partie de la commission consultée à ce sujet. Son séjour fut surtout utilisé au Grand-Hôpital, qui lui doit une partie de ses embellissements. Vers le même temps, un autre Florentin, Michelozzo, déploya un grand talent dans la construction de la chapelle des Portinari, à Saint-Eustorge. Quant à Bramante, de 1472 à 1499, il ne quitta guère Milan, où, grâce à la protection de Ludovic le More, des travaux importants lui furent confiés.

On ne peut parler de Milan sans rappeler que dans le voisinage est la célèbre chartreuse de Pavie dont la façade, en partie élevée par Omodeo, présente comme un magnifique résumé de la Renaissance du xve siècle, bien que les travaux se soient poursuivis jusqu’en 1546.

Assez facilement on pardonnerait à Naples, si éloignée du foyer de la Renaissance et dominée par des princes étrangers, de s’être tenue en dehors du mouvement. Cependant le goût nouveau y pénétra d’assez bonne heure avec Giovanni di Miniato (1428-1433), sculpteur florentin. N’oublions pas non plus que Michelozzo et Donatello exécutèrent à Pise, en 1427, un tombeau destiné à l’église Sant’Angelo a Nilo. Quant à l’arc triomphal, si pittoresquement encadré entre les deux tours du Castel Nuovo (1443-1471), il est l’œuvre d’un nommé Pietro, architecte et sculpteur milanais, qu’Alphonse d’Aragon éleva à la dignité de