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Page:Léon Palustre - L’Architecture de la Renaissance.djvu/60

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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

malheur, joignait quelques défauts. Chez lui, l’originalité frise souvent le mauvais goût. On sent un esprit qui, pour se donner la satisfaction d’innover, est prêt aux conceptions les plus étranges. Pas de règles fixes, aucune préoccupation des nécessités du métier proprement dit, mais une grande puissance de création, un haut sentiment du rôle que l’art doit jouer en toutes choses. Au sujet d’un sculpteur réputé habile, dont le temps se passait à copier des statues antiques, on l’entendit dire un jour : Chi va dietro ad altri, mai non gli passa innanzi ; et pour compléter sa pensée, il ajouta : Chi non sa far bene da sè, non può servirsi bene delle cose d’altri[1]. Ces deux phrases, sous forme d’adages, font admirablement connaître le fond de la pensée du maître, quelles étaient ses tendances et ses aspirations.

À Saint-Pierre, préoccupé surtout de produire certains effets, Michel-Ange négligea quelque peu la distribution intérieure. Il lui suffisait, quant à l’ensemble, de maintenir la donnée primitive : car, suivant son opinion fréquemment exprimée, « on ne pouvait s’écarter du projet de Bramante sans s’éloigner de la vérité ». Mais si l’intérieur conserve ses quatre absides, extérieurement il n’en apparaît que trois, celle du côté de la façade étant noyée dans un massif rectangulaire, destiné lui-même à disparaître derrière une colonnade. Sauf ce dernier arrangement, sauf également quelques modifications apportées à la coupole, le nouveau plan fut entièrement

  1. « Qui s’habitue à suivre les autres ne les dépasse jamais. — Qui ne sait bien faire par soi-même ne saurait profiter de l’ouvrage d’autrui. »