même de la multiplicité des moyens de communication qui devancent l’œuvre du temps et précipitent le déclin des anciennes formes ;
3o Qu’il changera, indépendamment des replâtrages de la langue officielle à laquelle il correspond, en favorisant une des variétés dont il se compose aux dépens des autres ;
4o Qu’il changera avec une tendance prononcée à la perfection et à l’unité, étant donnés les nouveaux besoins et les divisions ethniques moins profondes.
Les éléments d’emprunts qui s’infiltreront dans son organisme et qui auront l’air de le transformer au profit de la langue officielle, continueront à être si profondément assimilés, au point de vue de la signification, qu’ils cesseront du coup d’être étrangers et par conséquent de paraître tels.
C’est ainsi, par exemple, que le mot chauffage, qui est devenu en namurois tchauffadge et qui a fini par signifier combustible, charbon, ne pourrait plus être revendiqué par la langue à laquelle il fut emprunté.
On peut dire, à ce propos, du wallon ce que M. Guillaume Lejean a dit du Breton armoricain, c’est-à-dire qu’il a conservé sa syntaxe, mais qu’il a dû accueillir dans son vocabulaire, un énorme contingent de mots français. Cette décadence (toute apparente, nous venons de le voir), a permis à bien des gens de pronostiquer la mort prochaine, de l’idiome importun, sous la quadruple action de l’administration, de l’école primaire, du recrutement et des chemins de fer Ce verdict est passablement prématuré. La lange ou dialecte recule évidemment, mais avec une lenteur qui en ajourne à des siècles l’extinction totale.
Cette extinction, en tout cas, n’est pas à souhaiter, pour la raison déjà donnée et pour d’autres encore, quelle que soit la foi politique de l’homme qui exprime de tels vœux.