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CHAPITRE CCXXXIV.

De la force composée de l’homme, et premièrement de celle des bras.

Les deux muscles qui servent au mouvement du grand fucile du bras, pour l’étendre et le retirer, prennent leur naissance vers le milieu de l’os nommé Adjutorium, l’un derrière l’autre ; celui de derrière étend le bras, et l’autre qui est devant le plie. Or, pour savoir si l’homme aura plus de force en tirant à soi ou en poussant, je l’ai prouvé dans mon Traité des Poids par ce principe, qu’entre les poids d’égale pesanteur, celui-là doit être plus fort qui sera plus éloigné du milieu de leur balance ; d’où il s’ensuit que N B et N C étant deux muscles d’égale force, celui de devant qui est N C sera plus fort que le muscle N B, qui est derrière, parce qu’il est attaché au bras en C, lieu plus éloigné du milieu du bras ou du coude A, que ne l’est B, lequel est au-delà du milieu, mais cette force est simple, et j’ai dû en parler d’abord devant que de rien dire de la force composée, dont il faut maintenant que je parle. J’appelle force composée, lorsqu’en faisant quelque