Page:Léonard de Vinci - Traité élémentaire de la peinture, 1803.djvu/300

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action avec les bras, on y ajoute une seconde puissance, telle que la pesanteur du corps, l’effort des jambes et des reins, pour tirer ou pour pousser. L’usage de cette force composée consiste à faire effort des bras et du dos, et à bien étendre le corps et les jambes, comme on le voit faire à deux hommes qui veulent abattre une colonne, et dont l’un la pousse et l’autre la tire.


CHAPITRE CCXXXV.

En quelle action l’homme a plus de force ou lorsqu’il tire à soi, ou lorsqu’il pousse.

L’homme a beaucoup plus de force lorsqu’il tire à soi que quand il pousse, parce qu’en tirant, les muscles des bras, qui ne servent qu’à tirer, se joignent à ceux qui servent à pousser, agissent avec eux et augmentent leur force ; mais lorsque le bras est étendu tout droit pour pousser, les muscles qui donnent au coude son mouvement ne servent de rien à cette action, et ils ne font pas plus d’effort que si l’homme tenoit l’épaule appuyée contre la chose qu’il veut remuer du lieu où elle est : or il n’y a point de nerfs ni de muscles qui contribuent à cet effet, que ceux qui servent à