QUARANTE-NEUVIÈME RUNO.
Cependant, le soleil ne brillait pas encore, la lune d’or ne versait pas encore sa lumière sur les demeures de Wäinöla, sur les landes de Kalevala ; et les plantes de la terre souffraient, les troupeaux étaient dans l’angoisse, les oiseaux de l’air dépérissaient, les hommes succombaient sous l’ennui.
Le brochet connaissait les mugissements de la mer, l’aigle les sentiers de l’oiseau à travers les airs, le vent la route du navire sur les flots ; mais les fils des hommes ignoraient quand un nouveau jour se levait, quand une nouvelle nuit tombait sur le promontoire nébuleux, sur l’île riche d’ombrages.
Les jeunes gens tiennent conseil, les hommes d’un âge mûr méditent profondément ; ils se demandent comment on pourrait exister sans lune, comment on pourrait vivre