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QUARANTE-NEUVIÈME RUNO

sommaire.
Le soleil et la lune n’ayant point reparu, Ilmarinen forge une lune d’or et un soleil d’argent pour les remplacer. — Il les suspend à la cime d’un sapin, mais ils ne donnent aucune lumière. — Wäinämöinen interroge le sort et apprend où Louhi a caché les deux astres. — Il se rend dans Pohjola, pour les délivrer. — Grande bataille. — Wäinämöinen échoue dans sa tentative et vient demander à Ilmarinen des engins plus puissants pour la renouveler. — Louhi, métamorphosée en vautour, se rend dans l’atelier du forgeron. — Convaincue, à la vue des engins qu’il prépare, de l’inutilité d’une plus longue résistance, elle retourne dans Pohjola et délivre elle-même le soleil et la lune. — Invocation de Wainämöinen.


Cependant, le soleil ne brillait pas encore, la lune d’or ne versait pas encore sa lumière sur les demeures de Wäinöla, sur les landes de Kalevala ; et les plantes de la terre souffraient, les troupeaux étaient dans l’angoisse, les oiseaux de l’air dépérissaient, les hommes succombaient sous l’ennui.

Le brochet connaissait les mugissements de la mer, l’aigle les sentiers de l’oiseau à travers les airs, le vent la route du navire sur les flots ; mais les fils des hommes ignoraient quand un nouveau jour se levait, quand une nouvelle nuit tombait sur le promontoire nébuleux, sur l’île riche d’ombrages.

Les jeunes gens tiennent conseil, les hommes d’un âge mûr méditent profondément ; ils se demandent comment on pourrait exister sans lune, comment on pourrait vivre