Page:Lévi - L’Inde civilisatrice, 1938.djvu/107

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

chiens, de grands singes, et le pea-fowl, et aussi des perles de diverses sortes, du corail, de l’ambre, du cristal de roche, des objets en verre, des chameaux et des animaux domestiques comme on en trouve partout. »

Pan Kou trace ensuite l’histoire des rapports entre le Ki-pin et la Chine : « Depuis le temps où l’empereur Wou ti ouvrit les communications avec le Ki-pin, les chefs de ce royaume, en raison de leur extrême éloignement, s’étaient considérés comme à l’abri d’une intrusion de l’armée chinoise. Dans cette confiance, le roi Wou-t’eou-lao en plusieurs occasions mit à mort les envoyés chinois. À la mort de Wo-t’eou-lao, son fils qui lui succéda chargea un envoyé de porter ses présents à la cour. Wan Tchong, Protecteur Général de la barrière, fut désigné pour reconduire l’envoyé. Le roi du Ki-pin voulut attenter à la vie de Wan Tchong, mais celui-ci, informé de son intention, noua un complot avec le fils du roi de Yong-k’iu, Yin-mo-fou ; ils attaquèrent le Ki-pin ; le roi fut tué, et Yin-mo-fou, installé roi du Ki-pin, reçut le sceau et le ruban d’investiture de la Chine. Dans la suite, le marquis Tchao Tö, qui fut envoyé au Ki-pin, se brouilla avec Yin-mo-fou qui lui passa le collier d’infamie, mit à mort son assistant et tout son personnel, plus de soixante-dix personnes en tout, ensuite il adressa à l’Empereur une lettre où il reconnaissait sa faute. Mais, comme le pays n’était pas en relations régulières avec la Chine, et qu’il était situé dans une contrée impraticable, l’Empereur Yuan ti (48-33) renvoya l’émissaire, la communication se trouvant coupée par le Hiuan-tou (« passages suspendus » entre l’Hindou-Kouch et le Kara-Korum).