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Page:Lévi - L’Inde civilisatrice, 1938.djvu/108

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Au temps de l’empereur Tch’eng ti (32-7), dans la 8e année du règne, soit en 25, le Ki-pin envoya un fonctionnaire apporter à la Cour ses présents et ses excuses. Le bureau suprême était disposé à répondre par l’envoi d’une mission ; mais Tou K’in combattit l’avis du général en chef Wang Fong par ces observations : « Autrefois Yin-mo-fou, roi de Ki-pin, installé par la Chine, a fini par rejeter notre autorité. Or, s’il n’y a pas de marque de vertu plus grande chez un souverain que de traiter ses sujets comme ses enfants, il n’y a pas de péché plus grave que de détenir et de mettre à mort un envoyé. Ces gens-là non seulement ne rendent pas les bienfaits qu’ils reçoivent de nous, mais encore ils n’ont aucune crainte d’être punis ; ils savent bien qu’ils sont trop loin pour être à portée de nos troupes. S’ils ont une faveur à demander, ils viennent avec des airs humbles ; s’ils n’ont besoin de rien, ils sont orgueilleux et méprisants. On ne peut pas arriver à leur faire accepter une attitude de soumission. Chaque fois que la Chine entre généreusement en rapport avec des tribus barbares, et que nous avons la bonté de déférer à leurs requêtes, ils agissent comme des brigands… Ils viennent aujourd’hui faire profession de pénitence, mais ils se gardent d’entrer en rapports intimes. Leurs dignitaires qui apportent des offrandes ne sont que des gens de peu qui viennent faire du commerce. Ce qu’ils désirent, c’est d’ouvrir des relations commerciales au profit de leur trafic. Leurs offrandes ne sont qu’un vain prétexte. Donc, si nous prenons la peine d’envoyer une mission les escorter jusqu’au Hien-tou, j’ai bien peur que nous commettions une erreur, pour aboutir à une déconvenue. Envoyer une mission pour escorter