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Page:Lévi - L’Inde civilisatrice, 1938.djvu/145

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nauté universelle (caturdiça saṃgha) qui seront en résidence dans ma grotte ».

D’autres inscriptions, à Nasik, à Karle (environ 150 kilomètres sud de Nasik) commémorent encore des fondations pieuses d’Uṣavadāta le Çaka et de la princesse Dakṣamitrā (Dakhamitrā) son épouse ; une d’entre elles vaut d’être citée, à cause des renseignements curieux qu’elle fournit sur le jeu de ces fondations.

« Succès ! En l’an 42, au mois de Vesākha (Vaiçākha), Uṣavadāta, fils de Dīnika, gendre du satrape Nahapāna le Kṣaharāta, a donné cette grotte à la communauté universelle ; il a donné aussi en donation perpétuelle 3 000 kāhāpana qui serviront à habiller et à entretenir les membres de la communauté universelle en résidence dans cette grotte. Ces kāhāpaṇa ont été déposés en compte chez des corporations ayant leur siège à Govardhana, savoir : 2 000 à la corporation des tisserands, à paḍika % [par mois] ; 1 000 à un autre groupement de tisserands, à 3/4 de paḍika %. Ces kāhāpaṇa ne sont pas remboursables, l’intérêt seul est exigible. Sur ces sommes, les 2 000 placés à paḍika % sont destinés aux frais d’habillement ; chacun des vingt moines qui passent la saison des pluies dans ma grotte recevra 12 (kāhāpaṇa) pour s’habiller. Et les 1 000 qui sont placés à 3/4 de paḍika % sont destinés à payer les frais d’entretien (? kuçassa). »

La fortune des satrapes Kṣaharāta ne fut pas de longue durée. Les Sātakaṇi avaient pu reconstituer leurs forces et reprendre l’offensive, Nasik retombe au pouvoir de ses anciens maîtres, et le fils du Sātakaṇi victorieux trace à son tour sur la muraille d’une grotte, à l’occasion d’une