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Page:Lévi - L’Inde civilisatrice, 1938.djvu/146

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fondation pieuse, due à sa grand’mère, le panégyrique du vainqueur, Gotamīputra. Le triomphe de Gotamīputra date des environs de l’an 120 apr. J.-C. Ptolémée, qui rédige ses Tables Géographiques vers 150, désigne Paithana (= Pratiṣṭhāna), la capitale des Andhra, comme la résidence royale de Siro-Ptolemaios, c’est-à-dire Siri-Pulumāyi, qui est le fils de Gotamīputra. Le panégyrique de Gotamīputra à Nasik n’est pas seulement une pièce capitale pour l’histoire de l’Inde, c’est aussi un document capital pour l’histoire littéraire.

« Succès ! L’année dix-neuvième de Siri Pulumāyi Vāsithīputa dans la seconde quinzaine de l’été, le treizième jour. Le roi des rois (rājarāja) Gotamīputra est égal en fermeté aux montagnes du Himavata, du Meru, du Mandara ; il est roi d’Asika, d’Asaka, de Malaka, Suraṭha, Kukura, Aparaṃta, Anupa, Vidabha, Ākarāvati, maître (pati) des montagnes Vijha (Vindhya), Acchavata, Pārivāta, Sahya, Kaṇhagiri, Maccha, Siriṭana, Malaya, Mahida, Seṭagiri, Cakora ; tous les rois du vaste monde accueillent ses ordres ; le lotus sans tache qui s’épanouit aux rayons de l’auteur du jour est pareil à son visage ; les flots des trois océans ont abreuvé ses montures ; le disque de la lune pleine n’a pas plus de charme que son aimable et gracieuse figure ; son allure est aussi ravissante que l’allure d’un éléphant de race ; ses bras sont charnus, arrondis, grands, longs comme les replis d’un serpent ; il chasse la crainte en versant l’eau de la sécurité ; son obéissance à sa mère n’a point de manquement ; il ménage sagement le temps et la place à chacun des trois grands devoirs ; il partage sans réserve le bonheur et la peine des gens de