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Page:Lévi - L’Inde civilisatrice, 1938.djvu/172

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y distingue treize régions, et qu’il y énumère dix-neuf villes, plus deux comptoirs sur la côte. Sa carte de Ceylan n’est pas moins détaillée que sa carte de l’Inde.

Le successeur de Samudragupta, son fils Candragupta II Vikramāditya agrandit encore son patrimoine par une conquête grosse de conséquences. La dynastie des satrapes Çaka qui avait sa capitale à Ujjayinī s’était perpétuée pendant trois siècles ; elle avait atteint son apogée avec Rudradāman au cours du iie siècle ; après lui nous n’avons plus guère pour nous renseigner qu’une série continue de monnaies, surtout en argent, d’un type uniforme : à la face, la tête du roi entourée d’une légende qui donne le nom et le titre du roi et de son père, avec la date de la frappe ; nous pouvons dresser ainsi un tableau généalogique complet et un tableau chronologique précis, cas doublement unique dans le passé de l’Inde. Un trait remarquable est que cette dynastie qui a introduit le sanscrit dans l’usage épigraphique ne l’emploie pas, à une seule exception près, sur ses monnaies ; elle s’y sert d’un pracrit très sanscritisant. La dernière date connue équivaut à 388 apr. J.-C. Peu de temps après, Candragupta se rend maître du pays. Une tradition ancienne, en cours au viie siècle, racontait que Candragupta s’était déguisé en femme pour surprendre son adversaire le roi des Çaka, attiré dans une ville de son empire par une intrigue galante. L’histoire réelle de l’Inde ne manque pas de faits analogues. L’annexion du Mālava concentrait à la cour des Gupta l’activité littéraire de l’Inde. Ujjayinī resta le foyer de culture élégante et savante que ses anciens envahisseurs avaient donné à l’Inde. Le roi Vikramāditya