Aller au contenu

Page:Lévi - L’Inde civilisatrice, 1938.djvu/181

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

obtint de son mari l’autorisation d’entrer au couvent et d’y emmener son fils aîné, Kumārajīva avait alors sept ans ; il apprit par cœur les textes sacrés ; il en récitait chaque jour mille stances. Quand il eut neuf ans, sa mère partit avec lui au Cachemire, par-delà l’Indus. Là, l’enfant trouva un maître célèbre, Bandhudatta qui était le cousin du roi de Cachemire. Bandhudatta lui apprit le Recueil Moyen (Madhyama Āgama) et le Recueil Long (Dīrgha Āgama). Sur l’invitation du roi, le jeune novice soutint au palais même une controverse avec les hérétiques. Après trois ans de séjour, sa mère voulut retourner à Koutcha. Elle passa les montagnes au Nord des Yue-tche. Là elle rencontra un saint homme qui prédit à l’enfant un magnifique avenir : s’il gardait sa chasteté jusqu’à l’âge de trente-cinq ans, il devait sauver un grand nombre d’hommes par la loi du Bouddha… Ils arrivèrent au pays de Kachgar… Kumārajīva y resta une année entière ; pendant l’hiver il y récita la Métaphysique (Abhidharma) avec les six Traités canoniques (Pāda). Un moine instruit pressait le roi de Kachgar de retenir Kumārajīva. Le roi de Koutcha, de son côté, envoyait messager sur messager pour l’inviter à revenir. Avant de se remettre en route, Kumārajīva étudia encore les quatre Veda, les cinq sciences, les traités hérétiques et l’astronomie. Deux personnages distingués, petit-fils du roi de Yarkand, vinrent alors lui demander l’autorisation de le suivre et l’ordination monastique ; l’aîné qui était un adepte du Grand Véhicule récita à Kumārajīva un texte qui le décida à embrasser cette doctrine. Puis à la suite de sa mère, il se rendit au royaume de Wen-sou (Ouch-Tourfan), à la limite nord de Koutcha où il soutint encore une con-