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Page:Lévi - L’Inde civilisatrice, 1938.djvu/185

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Il n’y a que ceux qui cultivent les terres du roi qui en recueillent les fruits. Quand on veut s’en aller, on s’en va ; quand on veut rentrer, on rentre. Pour gouverner, les rois n’emploient pas l’appareil des supplices. Si quelqu’un se rend coupable, il est seulement frappé dans son argent et on suit en cela la légèreté ou la gravité de sa faute. Alors même que par récidive un malfaiteur commet un crime, on se borne à lui couper la main droite, sans rien lui faire de plus. Les ministres du roi et ceux qui l’assistent ont tous des émoluments et des pensions. Les habitants de ce pays ne tuent aucun être vivant ; ils ne boivent pas de vin et ne mangent pas d’ail ni d’oignons. Il ne faut excepter que les Caṇḍāla (paria) ; ils ont des demeures séparées des autres hommes… On ne vend pas d’animaux vivants. Il n’y a dans les marchés ni boucheries, ni boutiques de marchands de vin. »

À l’occasion de son long séjour à Pāṭaliputra, où le palais impérial d’Açoka l’émerveille (c’est pour lui une œuvre des génies), il écrit : « Les villes et les bourgs de ce royaume sont grands ; le peuple y est riche ; il aime les discussions, mais il est compatissant et juste dans ses actions.

Tous les ans, pour célébrer l’anniversaire du Bouddha, on fait des chars à quatre roues sur lesquels on dresse cinq étages en bambou soutenus par des lances. On couvre de tapis de feutre blanc sur lesquels on peint ensuite les images de toutes les divinités célestes qu’on décore avec de l’or, de l’argent et du verre de couleur. En haut, on attache un toit d’étoffe brodée ; aux quatre coins sont pratiquées de petites chapelles, dans chacune desquelles est un Bouddha assis, avec des Bodhisattvas debout à ses côtés. Il peut y