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Page:Lévi - L’Inde civilisatrice, 1938.djvu/189

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Viṣṇu c’est son roi qu’il glorifie : « Succès ! la Fortune a des jouissances enviables ; que de fois elle avait été dérobée avant d’être reprise à Bali (le démon) pour faire le bonheur du maître des dieux ! Le vainqueur, chez qui réside éternellement la déesse au trône de lotus (la Fortune) c’est Viṣṇu, qui a vaincu le mal, infiniment victorieux ! Et ensuite le vainqueur que la Fortune presse poitrine à poitrine, qui doit à ses propres bras sa vigueur mâle, le roi au-dessus des rois des rois… c’est Skandagupta en qui se réunissent tous les mérites royaux, qui a largement étendu sa puissance ; quand son père avait passé dans la compagnie des dieux, c’est lui qui, courbant ses ennemis, a par son énergie personnelle rendu l’ordre à la terre jusque par-delà les frontières de son empire, entre les quatre Océans. Oui, sa victoire, sa gloire, ses ennemis même dont il a déraciné l’orgueil, la publient dans les contrées des Barbares (Mlecchas). Après un mûr et subtil examen, après avoir considéré ce qui fait les qualités ou les défauts, la Fortune a dédaigné tous les fils de roi pour le choisir spontanément comme époux. Sous les ordres de ce prince, pas un homme d’entre ses sujets ne s’écartait de la règle ; il n’y avait ni malheureux, ni pauvre, ni souffrant, ni avaricieux, ni criminel, ni torture. » L’éloge, mérité peut-être au temps de l’inscription, cessa bientôt d’être vrai ; ses monnaies trahissent la débâcle financière de l’empire Gupta, symptôme précurseur d’autres débâcles ; d’abord élégantes et soignées, elles sont encore du type de l’aureus, au titre de 72 % d’or pur ; l’alliage se détériore avec la facture, et passe au titre de 50 %. En même temps, pour une raison