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Page:Lévi - L’Inde civilisatrice, 1938.djvu/190

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indéterminée, l’ancien étalon hindou (à 9,48 grammes) se substitue à l’aureus romain. Est-ce la réaction du nationalisme hindou en présence de l’invasion menaçante ? Déjà vers 430, les Kuṣaṇa sont rentrés en scène. La vague d’Indo-Scythes qui avait couvert la plus grande partie de l’Inde aux environs de l’ère chrétienne s’était progressivement retirée ; elle avait reculé au nord de l’Hindoustan ; la dynastie qui avec Kaniṣka avait exercé sur l’Inde une influence décisive avait cessé d’être hindoue pour graviter autour de l’Iran. Mais au moment où la résistance de l’Inde faiblit, la pression puissante exercée du nord ramène les Kuṣaṇa, sous la conduite d’un chef nommé Kidāra, dans le domaine de l’Inde qu’ils avaient dû évacuer.

L’anarchie, le désordre, les guerres qui ravagent l’Orient et l’Occident au cours du ive siècle ont réveillé l’esprit des grandes aventures chez les hommes des steppes du nord. À l’ouest, l’Empire romain sous Constantin, Constance, Julien et leurs successeurs, l’Empire Sassanide sous Sapor II (309-379) et ses faibles héritiers s’épuisent dans un duel éternellement renouvelé, éternellement stérile ; les temps d’Alexandre et de Seleucus sont passés sans retour ; le christianisme qui reprend à son compte les ambitions romaines, n’arrivera pas s’installer en maître au-delà de l’Euphrate pour se répandre sur l’Asie. À l’est, la Chine partagée entre seize royaumes, est déchirée par le conflit des prétentions rivales ; une dynastie d’origine tartare, les Wei, s’installe dans la Chine du nord en 386, étend rapidement son territoire, et finit après un siècle de luttes par fixer sa résidence dans la capitale impériale de Lo-yang, aujourd’hui Ho-nan fou (494). Mais ces conquérants turco-