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Page:Lévi - L’Inde civilisatrice, 1938.djvu/196

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blancs. L’ « Aimé de la Lune » correspondrait bien à Candragupta (II) ; mais le souverain Gupta de ce nom était mort alors depuis quinze ans. En tout cas, c’est le moment même où l’Iran subit déjà le premier choc de la ruée hephthalite. En 466, une nouvelle ambassade du roi de Kia-pi-li de l’Inde vient se présenter à la cour des Song ; l’Empereur décerne au roi de l’Inde le titre de « Général qui établit solidement son autorité ». Le procédé dut paraître d’une ironie cruelle à un prince qui voyait alors son pouvoir si menacé. En 502, les Leang, qui viennent de prendre la place des Song à Nankin, reçoivent un envoyé du roi Gupta (K’iu-to) de l’Inde qui apporte à la cour un message royal avec des présents. Vers le même temps (entre 500 et 504), les Wei du Nord, à Lo-Yang, reçoivent, eux aussi, un envoyé indien qui leur offre un cheval. Les informations qu’il fournit sur l’Inde, sur sa faune, sa flore, ses produits manufacturés, sa population, sont consignées avec soin et passent dans les Annales de la dynastie. Une partie de la notice vaut d’être citée ici : « À l’ouest, le pays est en relation de commerce par mer avec l’Empire Romain (T’a-ts’in) et la Perse (Ngan-si) ; il arrive que les gens du pays voyagent jusqu’au Fou-nan (Siam et Cambodge) et au Tonkin (Kiaotche), pour y faire du trafic… Ils ne se servent pas de billets de change, mais ils paient les marchandises avec des coquillages (cauris) ; ils sont particulièrement adroits à la magie. La plus grande marque de respect chez eux, c’est, avant d’adresser la parole à quelqu’un, de lui baiser les pieds, et de lui toucher légèrement les talons. Dans les maisons des riches, il y a de jeunes chanteuses et des faiseurs de tours qui amusent le monde. Le roi et ses fonctionnaires sont vêtus de soie brochée ; le monarque porte