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Page:Lévi - L’Inde civilisatrice, 1938.djvu/199

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ambassadeur de la grande dynastie Wei, approchez ! Il salua en élevant les mains et en s’agenouillant pour recevoir le texte de l’édit impérial. Quand il eut appris que l’impératrice douairière était une fervente adepte de la Loi bouddhique, il se tourna aussitôt vers l’Est, et, joignant les paumes de ses mains, il adora en envoyant son cœur au loin. » Il se fait ensuite exposer en détail par Song Yun les merveilles et les gloires de la Chine, et s’écrie : « Si la réalité est telle que vous le dites, c’est là le royaume du Bouddha ; quand j’aurai fini ma vie, je désire naître dans ce pays ».

Mais au Gandhāra où Song Yun et ses compagnons arrivent au quatrième mois de l’an 520, tout change subitement : « Quand le royaume eut été vaincu par les Hephthalites (Ye-ta), on y plaça comme roi un tegin (prince) ; depuis que (cette dynastie) gouverne le royaume, deux générations se sont déjà écoulées. Le roi est d’un naturel méchant et cruel ; il fait mettre à mort beaucoup de gens ; il ne croit pas à la religion bouddhique ; il se plaît à sacrifier aux démons et aux génies. Les habitants du pays qui sont tous de la race des brahmanes, qui vénèrent la religion bouddhique et qui aiment à lire les Livres sacrés (Sūtra) et les Règles (Vinaya), quand ils eurent ce roi, le trouvèrent très peu de leur goût. Lui-même, se confiant dans sa vaillance et dans sa force, contesta un territoire au Cachemire (Ki-pin) ; il était en hostilités incessantes avec lui depuis trois années. Le roi avait sept cents éléphants de guerre ; chacun portait sur son dos dix hommes qui tenaient à la main des sabres ; les éléphants avaient un glaive attaché à leur trompe et prenaient part au combat contre les ennemis. Le roi se tenait constamment sur la frontière sans