Page:Lévi - L’Inde civilisatrice, 1938.djvu/198

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tch’eng qui était alors leur capitale, la construction de dix grands temples à l’intérieur du roc ; le travail ne fut achevé qu’au bout de cent années (524). Le nombre des grottes était de mille, les statues de Bouddhas étaient au nombre de dix mille. Quand la capitale eut été transférée à Loyang (494), l’empereur Che-tsong (500-515) entreprit le même travail dans le fameux défilé de Long-men ; il donna l’ordre de tailler trois niches colossales pour y abriter des statues bouddhiques. L’œuvre, grandiose, subsiste, comme un des plus merveilleux monuments de la foi et de l’art. L’impératrice douairière qui avait chargé Song Yun d’une pieuse mission était la veuve de Che-tsong.

Song Yun se rendit d’abord à la cour royale des Hephthalites (Ye-ta), installée du côté de Bamyan ou de Hérat. « Le royaume touche du côté de l’ouest à la Perse, du côté de l’est à Khotan. » Il s’agit donc des Hephthalites du nord de l’Hindoustan, distincts de ceux de l’Inde. Le roi accueille avec respect Song Yun et ses compagnons. « Quand il vit les envoyés de la grande dynastie Wei, il se prosterna à deux reprises et reçut agenouillé l’édit impérial. Lorsqu’arriva le moment où il tint audience, un homme chanta et les étrangers s’avancèrent ; à un autre chant, l’audience fut terminée. Il n’y eut que cette cérémonie et on ne vit aucun orchestre [contrairement à l’usage chinois]. » De là les Chinois se rendent aux pays d’Oddiyāna (Wou-tch’ang = Svat) : « le sol et la terre sont fertiles et excellents ; gens et produits sont florissants. Les cent sortes de céréales y poussent toutes ; les cinq espèces de fruits y mûrissent en abondance. Pendant la nuit, on entend le son des cloches [des monastères] qui remplit toute la contrée… Quand le roi de ce pays vit Song Yun, il lui dit : Ô